Les protéines alternatives stimulent le secteur alimentaire

Dans le secteur alimentaire, les évolutions sociétales actuelles ont un impact direct sur les processus de la chimie alimentaire, comme les protéines alternatives.

Bühler AG a récemment montré la grande importance qui pourrait être accordée aux produits de ce secteur avec son nouveau Protein Application Center à Uzwil. Le spécialiste des processus alimentaires veut y encourager le développement de procédés de production d’aliments à base de plantes, notamment des substituts de viande et de poisson.

Protéines alternatives: «viande de bœuf» imprimée en 3D. (Photo: Shutterstock)

Ceux-ci s’inscrivent dans des stratégies politiques visant à préserver le climat et l’environnement. Ils font écho aux demandes actuelles de nombreux consommateurs et peuvent aider à nourrir les plus de huit milliards d’habitants sur Terre. Les sources végétales (légumineuses, céréales, soja, fruits à coque ou oléagineux), les sources animales (insectes ou cultures cellulaires) et d’autres sources de protéines (microalgues et macroalgues, champignons, bactéries et levures) constituent les éléments de départ des processus.

Le traitement fait notamment appel à des techniques d’isolation par voie humide et de fractionnement pour séparer les protéines. Concrètement, l’entreprise utilise des extrudeuses et des buses de refroidissement à haut rendement. Ensemble, ils atteignent un rendement de 1000 kg de «protéines alternatives» extrudées par voie humide par heure.

Les solutions d’automatisation avec une surveillance et un contrôle centralisés ainsi qu’une vue d’ensemble de la production en temps réel (autrement dit: technologie de procédé analytique [PAT]) sont indispensables au bon déroulement des processus des machines. Dans ce domaine, la spectroscopie proche infrarouge (NIRS) se révèle être une méthode de choix.

Pour cela, il suffit de disposer de fenêtres appropriées à travers lesquelles la NIRS peut «voir» dans le processus en cours ou d’un couplage fibre optique. Il faut idéalement utiliser des systèmes modulaires et pouvoir passer d’un système NIR à un système MIR (mid infrared) ou à lumière visible, ou encore à la fluorescence UV (p. ex. pour la détection d’aflatoxine et de mycotoxines).

Des concepts nutritionnels basés sur des données scientifiques pourraient accompagner le changement de nos habitudes alimentaires. (Photo: Shutterstock)

Il va de soi que les mesures NIR constituent également une mesure d’assurance-qualité courante dans les laboratoires, par exemple pour les contrôles des matières premières entrantes et des marchandises sortantes. À l’avenir, de telles mesures pourront peut-être être effectuées plus souvent à l’aide d’analyseurs portables. Elles couvrent aujourd’hui facilement de larges gammes de longueur d’onde (p. ex. 1100 à 2500 nanomètres) et atteignent des rapports signal-bruit élevés, notamment grâce aux algorithmes FTIR (spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier).

Cette évolution impacte également les analyseurs portables des consommateurs. À moyen terme, ces derniers devraient pouvoir identifier les caractéristiques importantes des produits alimentaires dans les points de vente (PoS, Point of Sales) de Migros à l’aide de leur smartphone. Ceci ne coûterait que quelques francs de plus (pas plus de CHF 10.– selon les estimations).

Le salon professionnel Ilmac à Lausanne offre à ses visiteurs un repère clair dans ces domaines et dans d’autres secteurs de la chimie et de la technologie alimentaires. Pendant deux jours, les exposants et les startups présenteront des procédés, des PAT et des analyses de laboratoire, et fourniront un aperçu des procédures accélérées jusqu’à l’analyse des PoS pour les consommateurs. Orientée sur les sciences, la conférence Ilmac approfondira cette thématique grâce à de nombreuses interventions spécialisées. Le programme sera disponible en avril sur Ilmac 365.